SWTOR : Fatal Alliance Chap 1

Le roman Star Wars The Old Republic : Fatal Alliance sorti depuis peu aux USA se dévoile un peu dans l'hexagone avec son premier chapitre ( en français !). De quoi nous faire saliver un peu avant a sortie française qui ne devrait pas tarder !

 

SHIGAR KONSHI SUIVAIT le bruit des tirs de blaster à travers les vieux quartiers de Coruscant. Pas une seule fois il ne trébucha, glissa ni se perdit, même dans les rues étroites où s'entassaient depuis des années des détritus venus des niveaux supérieurs. Des câbles et des panneaux se balançaient au-dessus de sa tête, parfois si bas que Shigar devait se baisser pour les éviter. Grand et mince, un chevron bleu sur chaque joue, l'apprenti Jedi se déplaçait avec une grâce et une assurance surprenantes pour ses dix-huit ans.

Cependant, au plus profond de son être, il bouillait. La décision de Maître Nikil Nobil l'avait d'autant plus profondément blessé qu'elle lui était parvenue par un hologramme venant de l'autre bout de la galaxie.

"Le Haut Conseil déclare que Shigar Konshi n'est pas prêt pour les épreuves Jedi."

La décision l'avait choqué, mais Shigar savait que rien ne servait de discuter. La dernière chose qu'il voulait, c'était de montrer au conseil la honte et l'amertume qu'il éprouvait.

"Dites-lui pourquoi", avait demandé Maître Satele Shan, debout à ses côtés, les mains jointes. Elle mesurait une tête de moins que Shigar, mais elle dégageait un sens du Soi invincible. Même à travers l'holoprojecteur, elle réussit à mettre mal à l'aise Maître Nobil, un Thisspiasien immense avec une grande barbe de cérémonie, qui s'agita sur sa queue.

"Nous, à savoir le conseil, considérons que la formation de votre padawan est incomplète."

Shigar avait rougi. "Dans quelle mesure, Maître Nobil ?"

Son maître l'avait fait taire d'un signe télépathique léger mais irrésistible. "Il n'est pas loin d'atteindre la maîtrise totale", avait-elle assuré au conseil.

"Ce n'est qu'une question de temps."

"Un Chevalier Jedi est un Chevalier Jedi à tout point de vue", avait répondu le maître lointain.

"Il n'y a aucune exception, même pour vous."

Maître Satele accepta la décision d'un signe de tête. Shigar rongeait son frein. Elle avait dit qu'elle croyait en lui, alors pourquoi ne s'opposait-elle pas à cette décision ? Elle n'avait pas à se soumettre au conseil. S'il n'avait pas été son padawan, l'aurait-elle défendu ?

Il ne cachait pas aussi bien ses sentiments qu'il l'aurait souhaité.

"Ton manque de maîtrise de toi se manifeste de plusieurs manières, lui avait dit Maître Nobil d'une voix sévère. Prends par exemple la remarque que tu as récemment adressée au Sénateur Vuub au sujet de la politique du Conseil de Gestion des Ressources. Nous reconnaissons tous que la façon dont la République gère la crise actuelle est loin d'être parfaite, mais tout manquement à la discipline politique est impardonnable en ce moment. Est-ce que tu comprends ?"

Shigar avait baissé la tête. Il aurait dû se douter que la Neimoidienne voulait plus que son avis quand elle s'était glissée jusqu'à lui pour le couvrir d'éloges. Quand l'Empire avait envahi Coruscant, il n'avait fait que rendre le monde à la République en échange d'un grand nombre de concessions territoriales ailleurs. Depuis, les lignes d'approvisionnement avaient été mises à rude épreuve. Le fait que Shigar ait raison et que le CGR soit un organisme complètement corrompu qui faisait peser sur des millions de vies une menace plus grande que la guerre (la famine, la maladie et la perte de tout espoir) n'avait tout simplement aucune importance dans certains milieux.

Le visage sévère de Maître Nobil s'était adouci. "Tu es déçu, c'est naturel. Je comprends. Sache que le Grand Maître te soutient depuis longtemps. Nous nous en remettons toujours à son jugement, sauf cette fois. Elle ne peut pas faire changer notre décision commune, mais elle a attiré notre attention. Nous surveillerons tes progrès de près, avec de grands espoirs."

L'holoconférence s'était arrêtée là et Shigar avait alors ressenti le même vide conflictuel que celui qu'il ressentait à présent dans les profondeurs de Coruscant. Pas prêt ? Grands espoirs ? Le conseil s'amusait avec lui, ou en donnait l'impression, le frappant de toutes parts comme un félinx en cage. Serait-il un jour libre de suivre sa voie ?

Maître Satele comprenait ses sentiments mieux que lui. "Va prendre l'air", lui avait-elle dit, mettant ses mains sur ses épaules et soutenant son regard suffisamment longtemps pour être sûre qu'il comprenne ses intentions. Elle lui donnait la possibilité de se calmer. Elle ne le renvoyait pas. "Je dois m'entretenir avec le Commandant en chef Stantorrs. Rejoins-moi plus tard aux Cloîtres de l'Union."

"Oui, Maître."

Il s'était donc retrouvé à marcher, les nerfs à vif. Quelque part au fond de lui, il le savait, il devait avoir la force de surmonter cet échec, la discipline nécessaire pour rassembler ses derniers dons en un dessein unifié. Mais à ce moment, ses instincts l'éloignaient de la tranquillité au lieu de l'en rapprocher.

Le bruit des tirs de blaster devenait plus fort devant lui.

Shigar s'arrêta dans un passage qui sentait aussi mauvais que des restes de woodoo. Une lumière vacillante clignotait dans le niveau supérieur, faisant ressortir les ordures et la pourriture. Un vieux droïde l'observait de ses yeux rouges clignotants depuis une niche sale, ses doigts rouillés rassemblant ses câbles et ses servos dans son armure béante d'un geste protecteur. La guerre froide avec l'Empire se déroulait loin de ce passage et de ses malheureux résidents, mais ses effets n'en étaient pas moins palpables. S'il voulait en vouloir à la République, il n'aurait pu choisir meilleur endroit.

Les tirs s'intensifiaient. Sa main se resserra sur le manche de son sabre laser.

Il n'y a pas d'émotion, se répéta-t-il. Il n'y a que la paix.

Mais comment pouvait-il y avoir de paix sans justice ? Que pouvait bien en savoir le Conseil Jedi, confortablement installé dans son nouveau temple sur Tython ?

Des cris l'arrachèrent à ses réflexions. En une fraction de seconde, il s'était élancé, le feu émeraude de son sabre laser s'attardant un instant derrière lui, éclatant dans l'obscurité.

 

 

LARIN MOXLA S'ARRÊTA pour ajuster la sangle ventrale de son armure. Cette maudite chose n'arrêtait pas de se desserrer et elle ne voulait prendre aucun risque. Avant l'arrivée des Justicars, elle était la seule à se dresser entre les criminels du Soleil Noir et les habitants relativement innocents de Gnawer's Roost. On aurait dit que la moitié d'entre eux avaient déjà été réduits en poussière.

Satisfaite que rien de trop vulnérable ne soit exposé, elle observa les alentours depuis son abri et souleva son fusil à canon court modifié. Illégal sur Coruscant, sauf pour les commandos d'élite des forces spéciales, il était équipé d'un viseur puissant qu'elle pointa sur la cachette du Soleil Noir. L'entrée principale était déserte et il n'y avait aucun signe de surveillance sur le toit. C'était pour le moins étonnant. Toutefois, les tirs de blaster provenaient de l'intérieur du bâtiment fortifié. Se pourrait-il que ce soit un piège ?

Regrettant comme à chaque fois de ne pas avoir de renfort, elle baissa son arme et hissa sa tête casquée en dehors de sa cachette. Personne ne lui tira dessus. Personne ne la remarqua. Tout ce qu'elle voyait, c'étaient des habitants qui couraient se mettre à l'abri. Sans les bruits venant de l'intérieur, on aurait pu croire que la rue était déserte.

Piège ou pas, elle décida de se rapprocher. Dans un petit bruit de ferraille et ignorant les zones que son armure de seconde main irritait, Larin courut rapidement d'abri en abri jusqu'à se retrouver à deux mètres de l'entrée principale. Les tirs des armes étaient maintenant assourdissants et étaient accompagnés de cris. Elle essaya d'identifier les armes. Des pistolets et des fusils blasters de différentes fabrications, au moins un canon à pied, deux ou trois vibroscies et derrière tout ça, un bruit différent. Un grondement, comme si des gaz surchauffés étaient violemment expulsés d'un tuyau.

Un lance-flammes.

Elle n'avait entendu parler d'aucun gang utilisant le feu. Le risque que les flammes se propagent était trop élevé. Seule une personne de l'extérieur emploierait une arme comme ça. Une personne ne se souciant pas des dégâts qu'elle laisserait derrière elle.

Quelque chose explosa dans une pièce à l'étage, projetant une avalanche de briques et de poussière dans la rue. Larin plongea instinctivement, mais le mur tint bon. S'il s'était écroulé, elle serait ensevelie sous des mètres de gravats.

Sa main gauche voulut commencer un compte à rebours et elle la laissa faire. Il ne pouvait en être autrement. Entrer, à trois... deux... un...

Le silence tomba.

Elle se figea. C'était comme si quelqu'un avait appuyé sur un interrupteur. L'espace d'un instant, le chaos s'était répandu à l'intérieur du bâtiment. Et l'instant d'après, plus rien.

Elle replia ses doigts, compte à rebours oublié. Elle n'irait nulle part tant qu'elle ne saurait pas ce qui venait de se passer et qui était impliqué.

Quelque chose s'effondra dans le bâtiment. Larin renforça sa prise sur son fusil. Des pas s'approchaient de l'entrée en faisant crisser le sol. Deux pieds, pas plus.

Elle se redressa de manière à voir l'entrée dans son ensemble, se plaça de côté pour réduire la cible qu'elle offrait et pointa son fusil sur la porte sombre.

Les pas se rapprochaient... lents, assurés, lourds. Très lourds.

Dès qu'elle aperçut du mouvement dans l'entrée, elle cria d'une voix ferme : "Ne bougez plus !"

Les bottes s'arrêtèrent. Des tibias recouverts d'armure métallique grise et verte.

"Avancez doucement, dans la lumière."

Le propriétaire des jambes fit un pas en avant, puis deux, laissant apparaître un Mandalorien tellement grand que sa tête casquée frôlait le haut de la porte.

"Vous êtes assez prêts."

"Pourquoi ?"

Larin garda non sans difficulté son calme devant cette voix dure et inhumaine. Elle avait déjà vu des Mandaloriens en pleine action et elle savait qu'elle était terriblement mal équipée pour affronter celui-ci. "Pour me dire ce que vous faisiez là-dedans."

Le visage bombé s'inclina légèrement. "Je cherchais des informations."

"Alors vous êtes un chasseur de primes ?"

"Est-ce que ça a vraiment de l'importance ?"

"Ça en a quand vous vous en prenez à mon peuple."

"Vous ne ressemblez pas aux membres du gang du Soleil Noir."

"Je n'ai jamais dit que j'étais des leurs."

"Vous n'avez jamais dit le contraire non plus. La silhouette imposante bougea légèrement, trouvant un nouvel équilibre. Je cherche des informations au sujet d'une certaine Lema Xandret."

"Jamais entendu parler d'elle."

"En êtes-vous sûre ?"

"Je croyais que c'était moi qui posais les questions ici."

"Vous vous êtes trompée."

Le Mandalorien pointa un bras sur elle. Un pan de sa manche s'ouvrit, révélant le lance-flammes qu'elle avait entendu plus tôt. Elle resserra sa prise et essaya désespérément de se souvenir des points faibles des armures Mandaloriennes. À supposer qu'il y en ait...

"Stop", dit une voix autoritaire à sa gauche.

Larin tourna la tête et vit un jeune homme vêtu d'une tunique, la main tendue en signe d'arrêt universel.

Son apparition lui fit baisser sa garde un instant.

Un rideau de flammes puissant gronda à ses côtés. Elle plongea à terre et il brûla l'air à quelques millimètres au-dessus de sa tête.

Elle tira une salve qui ricocha sur la poitrine armée du Mandalorien sans le blesser et roula se mettre à l'abri. Difficile de dire ce qui l'avait le plus surprise : la présence d'un Jedi dans les entrailles de Coruscant ou le fait que son visage porte les tatouages d'une personne originaire de Kiffu, tout comme elle.

 

 

SHIGAR ÉVALUA LAsituation d'un regard. Il n'avait jamais affronté de Mandalorien auparavant, mais son maître l'avait soigneusement initié à cet art. Ils étaient dangereux, très dangereux et il regrettait presque d'avoir défié celui-ci. Même avec l'aide de ce soldat a l'air abattu, il n'avait que peu de chances.

Puis les flammes dessinèrent un arc au-dessus de la tête du soldat et son instinct l'emporta. Le soldat plongea se mettre à l'abri avec une vitesse incroyable. Shigar se mit en position, sabre laser levé, prêt à fendre le piège qui se rapprochait inévitablement de lui. Le gémissement du jetpack couvrit le grésillement enragé de la lame de Shigar quand il se libéra. Avant que le Mandalorien ne se soit élevé d'un mètre, Shigar avait utilisé la Force pour l'envoyer dans le bâtiment à côté de lui, écrasant ainsi les propulseurs du jetpack.

Le Mandalorien atterrit lourdement sur ses pieds avec un grondement et tira rapidement deux salves, toutes deux dirigées vers le visage de Shigar. Shigar les fit dévier et se rapprocha, dansant légèrement sur ses pieds. À distance, il était en position de faiblesse. Les Mandaloriens excellaient dans les combats à distance et faisaient tout pour éviter les combats rapprochés, sauf dans leurs arènes infâmes. S'il pouvait s'approcher suffisamment pour frapper, pendant que le soldat détournerait son attention grâce à un feu de couverture, il pourrait réussir...

Une roquette explosa au-dessus de sa tête, puis une autre. Ce n'était pas lui qu'elles visaient, mais les niveaux supérieurs de la ville. Une pluie de gravats s'abattit sur lui, l'obligeant à se protéger la tête. Le Mandalorien profita de ce moment d'inattention pour déjouer sa surveillance et le saisir à la gorge. La surprise de Shigar était complète : les Mandaloriens n'étaient pas censés se battre au corps à corps ! L'instant d'après, il volait littéralement dans les airs, projeté par l'immense force physique de son assaillant contre un mur.

Il retomba sur ses deux pieds, confus, mais il se ressaisit vite, se préparant à une nouvelle attaque.

Le Mandalorien fit trois longs enjambées à sa droite, bondissant sur des amas de déchets puis sur un toit. D'autres fusées montèrent vers le ciel, déchirant les colonnes de ferrociment d'un monorail. De petites pointes métalliques se déformèrent et s'abattirent sur Shigar et le soldat. Ce n'est qu'au prix d'efforts intenses que Shigar réussit à puiser dans la Force et à dévier les fragments vers le sol, où ils se plantèrent rapidement en vacillant.

"Il s'enfuit !"

Le cri du soldat fut suivi d'une autre explosion. Une grenade lancée derrière le Mandalorien en fuite détruisit une grande partie du toit devant lui et fit s'élever un gros champignon noir. Shigar se lança prudemment à travers ce nuage de fumée, redoutant une embuscade, mais découvrit que la zone était vide. Il fit un tour sur lui-même, chassant la fumée d'un geste large de la main.

Le Mandalorien était parti. En haut, en bas, sur un côté... Impossible de savoir dans quelle direction il s'était enfui. Shigar puisa dans la Force. Son cœur battait encore à tout rompre, mais sa respiration était calme et régulière. Il ne sentait rien.

Le soldat apparut dans la fumée à quelques pas de lui, se déplaçant accroupie, avec prudence. Elle se redressa et se campa sur ses pieds. Elle pointa son fusil sur lui et l'espace d'un instant, Shigar crut qu'elle allait vraiment tirer.

"Je l'ai perdu", dit-il, reconnaissant leur malheureux échec.

"Ce n'est pas votre faute, répondit-elle en baissant son arme. On a fait de notre mieux."

"D'où venait-il ?" demanda-t-il.

"Je croyais que c'était une bagarre du Soleil Noir comme les autres, dit-elle en montrant le bâtiment détruit. Puis il est sorti."

"Pourquoi est-ce qu'il vous a attaquée ?"

"Aucune idée. Il m'a peut-être prise pour un Justicar."

"Vous n'en êtes pas un ?"

"Non. Je n'aime pas leurs méthodes. Ils seront bientôt là. Vous devriez partir avant qu'ils ne décident de vous tenir responsable de tout ça."

C'était un bon conseil, il devait le reconnaître. La milice sanguinaire qui contrôlait les niveaux inférieurs avait sa propre loi, une loi qui ne voyait pas d'un bon œil que des étrangers fassent incursion sur son territoire.

"Découvrons d'abord ce qui s'est passé ici" dit-il en se dirigeant vers l'écran de fumée noire de la porte, prêt à se servir de son sabre laser.

"Pourquoi ? Ce n'est pas votre problème."

Shigar ne répondit pas. Quoi qu'il se passe ici, ils ne pouvaient pas partir comme ça. Il devinait qu'elle serait soulagée de ne pas s'aventurer seule dans le bâtiment.

Ensemble, ils explorèrent les ruines fumantes. Des armes et des corps gisaient côte à côte en quantités égales. De toute évidence, les habitants avaient pris les armes face à l'intrus et ils étaient tous morts. C'était horrible, mais pas surprenant. Les Mandaloriens n'avaient rien contre les clandestins en soi, mais ils supportaient mal qu'on leur tire dessus.

À l'étage, Shigar s'arrêta, sentant une forme de vie au milieu du carnage. Il leva une main, incitant le soldat à avancer plus lentement, au cas où quelqu'un penserait qu'ils étaient venus finir le travail. Elle se déplaçait avec agilité devant lui, sans se soucier du danger, prête à se servir de son arme. Il la suivait sans un bruit, les sens en alerte.

Ils trouvèrent un seul survivant recroquevillé derrière une caisse explosée : un Nautolan avec des brûlures de blaster sur tout un côté du corps et une blessure par flèche au niveau du cou, baignant dans son sang. Le sang coulait abondamment. Il leva les yeux quand Shigar se pencha vers lui pour inspecter ses blessures. Shigar pouvait cautériser les plaies qu'il ne pouvait soigner en posant un garrot, mais il devait faire vite pour avoir une chance de réussir.

"Dao Stryver." La voix du Nautolan était un grognement guttural et sa blessure à la gorge n'arrangeait pas les choses. "Il a surgi de nulle part."

"Le Mandalorien ? demanda le soldat. C'est de lui que vous parlez ?

Le Nautolan approuva d'un signe de la tête. "Dao Stryver. Il voulait ce qu'on avait. On ne voulait pas le lui donner."

Le soldat enleva son casque. Elle était étonnamment jeune. Elle avait des cheveux foncés, une mâchoire puissante et des yeux aussi verts que le sabre laser de Shigar. Mais plus étonnant encore, les signes noirs caractéristiques du Clan Moxla étaient tatoués sur ses joues sales.

"Qu'est-ce que vous aviez au juste ?" demanda-t-elle au Nautolan.

Les yeux du Nautolan se révulsèrent. "Cinzia, toussa-t-il, crachant du sang noir sur le devant de son armure. Cinzia."

"Et c'est... ? demanda-t-elle en se penchant vers lui tandis que son souffle faiblissait. Tenez bon. Les secours arrivent. Tenez bon !"

Shigar se redressa. Il ne pouvait rien faire, pas sans le bon médipac. Le Nautolan n'en dirait pas plus.

"Je suis désolé", dit-il.

"Ne le soyez pas, dit-elle, fixant ses mains du regard. C'était un membre du Soleil Noir, sûrement un assassin."

"Est-ce que ça fait de lui quelqu'un de mauvais ? C'est peut-être le manque de nourriture ou de médicaments pour sa famille qui l'ont poussé à faire ça, ou mille autres raisons."

"Les mauvais choix ne rendent pas les gens mauvais. C'est vrai. Mais qu'a-t-on d'autre pour continuer ici ? Parfois, il faut prendre position, même si on ne sait plus qui sont les méchants."

Une expression de désespoir fatiguée traversa alors son visage et Shigar se dit qu'il la comprenait un peu mieux. La justice était importante, tout comme la façon dont les gens la défendaient, même si cela impliquait parfois de se battre seul.

"Je m'appelle Shigar", dit-il d'une voix apaisante.

"Ravie de faire votre connaissance, Shigar, dit-elle en souriant. Et merci. Vous m'avez sans doute sauvé la vie là-bas."

"Je n'y suis pas pour grand-chose. Je suis sûr qu'il ne nous considérait pas comme des adversaires dignes de lui."

"Ou il a peut-être compris qu'on ne savait rien au sujet de ce qu'il cherchait dans la cachette. Lema Xandret : c'est le nom qu'il a prononcé. Ça vous dit quelque chose ?"

"Non. Pas plus que Cinzia."

Elle se leva et mis son fusil sur son dos. "Au fait, je m'appelle Larin."

Sa poignée de main était d'une puissance étonnante. "Nos clans étaient ennemis autrefois", remarqua Shigar.

"Le passé est le dernier de nos problèmes. On ferait mieux de partir avant que les Justicars n'arrivent."

Il regarda autour de lui : le Nautolan, les autres corps et le bâtiment en ruines. Dao Stryver. Lema Xandret. Cinzia.

"Je vais parler à mon Maître, dit-il. Je dois l'informer qu'un Mandalorien sème la panique sur Coruscant."

"Très bien, dit-elle, son casque à la main. Je vous suis."

"Vous venez avec moi ?"

"Il ne faut jamais faire confiance à un Konshi. Ma mère disait toujours ça. Et si on veut empêcher une guerre entre Dao Stryver et le Soleil Noir, il faut faire ça bien. Pas vrai ?"

Il eut à peine le temps d'apercevoir son sourire avant qu'il disparaisse sous son casque.

"Si", répondit-il.

 

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